la gendarmerie sous Vichy arme de la collaboration
Des gendarmes ont fusillé des résistants
la division Brehmer sous l Heure d'ete des vaincus de 1945
Composition de la division Brehmer[modifier | modifier le code]
La division Brehmer ou division « B » a sévi à partir du 26 mars 1944 jusqu'au 19 avril. Forte de 8 000 hommes, elle comprenait :
- Les 1er, 5e, 6e, et 190e régiments de la 325e Sicherungs-Division ;
- 799e bataillon georgien, comprenant 5 compagnies ;
- 958e bataillon motorisé de DCA, qui entrera dans la composition de la brigade Jesser ;
- 218e régiment de grenadiers ;
- 941e régiment de grenadiers, auparavant régiment de sécurité no 1 ;
- régiment de sécurité no 56 ;
- 2 brigades d’intervention de la gendarmerie, les brigades no 505 de Bergerac et no 964 de Périgueux ;
- des forces du commandement des SS et de la police (SD et SIPO) de Lyon et de Limoges
Fonctionement national de la Gendarmerie en 1940
Dans chaque préfecture régionale, Oberg met en place un dispositif administratif et policier analogue coiffé par un Kommandeur der Sipo-Sd (en abrégé KDS). Les Kommandeurs contrôlent, dans leur juridiction, la Police et la Gendarmerie française auxquelles ils donnent des ordres, soit directement, soit par l’intermédiaire des préfets régionaux.
À Paris, le chef de la section Gendarmerie des territoires occupés est tenu d’assister à la réunion hebdomadaire organisée par les représentants de la Police de sûreté et de maintien de l’ordre allemande. À cette occasion, il défend les intérêts de l’Arme au point de vue organisation et service ainsi que les officiers, gradés ou gendarmes arrêtés. Jamais il ne participe aux conférences organisées par le général Oberg ou les officiers de son état-major.
Le chef de l’administration militaire transmet ses directives dans les territoires occupés, par l’intermédiaire des commandants de région ou district (Bezirk). Le district de Paris (kommandant Gross Paris) qui a son siège à l’hôtel Meurice inclut jusqu’en mars 1941 les départements de Seine, Seine-et-Marne et Seine-et-Oise intégrés ensuite à la région nord-ouest. Son chef, le général Turner, a son P.C. au Palais-Bourbon. Le district C (nord-est), P.C. à Dijon, couvre les départements situés au nord de la ligne Brest-Orléans. Le district B (sud-ouest), siège Angers, est limité au nord par la ligne Brest-Orléans. L’état-major du district A (nord-ouest) est installé à Saint-Germain.
Au chef-lieu de chaque département l’administration militaire met en place une Feldkommandantur. Lors de la création des préfectures régionales, en 1941, elle réduit leur nombre qui passe de 46 à 38. Certaines Feldkommandantur couvrent alors deux ou trois départements. Chaque Feldkommandant dispose d’une section administrative qui s’occupe des questions de police et de l’administration départementale en liaison avec le préfet. Au niveau de l’arrondissement le commandement militaire est représenté par la Kreiskommandantur.
De juin 1942 à août 1944, la section Gendarmerie entre dans la seconde phase de son existence. Des changements internes et externes se produisent qui influent sur son activité et ses caractéristiques.
Tout d’abord, la direction de la Gendarmerie élargit les prérogatives du chef de son antenne parisienne. Le capitaine Sérignan, promu chef d’escadron par arrêté du 30 avril 1941, est nommé le 1er juin 1942 sous-directeur de l’organisation, du service spécial, du personnel de la direction générale de la Gendarmerie détaché dans la fonction de chef de la section Gendarmerie à Paris. Ce titre lui donne, au nom du directeur général, autorité sur toutes les formations de la zone nord, quel que soit le grade de leur chef.
La loi du 2 juin 1942 qui place la Gendarmerie sous l’autorité directe du chef du Gouvernement met fin au rattachement de la section Gendarmerie à la délégation générale. Pour marquer son détachement, elle prend le nom de « section Gendarmerie des territoires occupés. »
Prestation de serment
Le 14 août 1941, un décret signé par Pétain enjoint à tous les fonctionnaires de lui prêter serment de fidélité. Une cérémonie officielle a lieu pour la police le 20 janvier 1942, au cours de laquelle 3 000 délégués de la garde de Paris, de la Police nationale et de la préfecture de police se réunissent dans la grande salle du Palais de Chaillot, sous la présidence de Pierre Pucheu, ministre de l'Intérieur. Après que la Musique des gardiens de la paix a joué la Marseillaise, le serment est prêté en ces termes : « Je jure fidélité à la personne du chef de l'État en tout ce qu'il commande dans l'intérêt du service, de l'ordre public et pour le bien de la patrie. ». Ce à quoi répondent tous les policiers présents en levant le bras et en disant « Je le jure ».
Plusieurs dizaines de résistants ont été fusillés en 1944 par des gendarmes agissant sur les ordres de Joseph Darnand, fondateur de la milice, qui, en décembre 1943, est nommé par Pétain secrétaire général au maintien de l’ordre, puis secrétaire d’Etat à l’Intérieur de Vichy. La participation de gendarmes aux pelotons d’exécution des cours martiales de Vichy – une page noire très peu connue de l’histoire de la Gendarmerie – Dès décembre 1940, les condamnés à mort par les tribunaux militaires allemands en France sont soit fusillés sur le sol national, notamment au mont Valérien, près de Paris, par des soldats allemands, soit envoyés en Allemagne pour y être fusillés ou guillotinés. Les résistants condamnés par les sections spéciales, tribunaux d’exception institués par Vichy en août 1941, sont guillotinés, tout comme les droits communs, par les bourreaux officiels. Mais, en novembre 1943, Henri Desfourneaux, exécuteur en chef, et ses aides préfèrent démissionner plutôt qu’avoir à exécuter des femmes et des résistants. L’usage de la guillotine est donc suspendu au profit du peloton d’exécution. D’un point de vue légal, la Gendarmerie n’est concernée qu’au titre du service d’ordre, conformément à son décret organique du 20 mai 1903. Son article 86 affirme en effet que « les détachements de la Gendarmerie requis lors des exécutions des criminels condamnés par les cours d’assises sont uniquement préposés pour maintenir l’ordre ». L’article 106 ajoute que, « lors de l’exécution des jugements militaires, Des gendarmes ont fusillé des résistants ›› GENDARMERIE NATIONALE ne peut être commandée que pour assurer le maintien de l’ordre, et reste étrangère à tous les détails de l’exécution ». Le régime de Vichy n’a lui-même pas dérogé à cette règle jusqu’en décembre 1943. Mais, en janvier 1944, la situation change radicalement. Après la loi du 20 janvier 1944 de Vichy instituant des cours martiales, foulant au pied les règles élémentaires du droit, un arrêté du 14 février précise que « l’exécution des condamnés est assurée par un peloton constitué soit de la Garde (issue de la Garde républicaine mobile et séparée de la Gendarmerie de novembre 1940 à septembre 1944, soit des Groupes mobiles de réserve (GMR, unités paramilitaires créées par Vichy), ou, à défaut, de la Gendarmerie, soit par la réunion de ces trois éléments ». Sommée de fournir des hommes pour les pelotons d’exécution des cours martiales, la Direction de la Gendarmerie, incarnée par le général Jean Martin, adopte une position ambiguë. Devant les commandants de légion rassemblés à Paris, courant février, le général Martin affiche son intention de ne pas intervenir face à cette nouvelle mission assignée à la Gendarmerie. Il invite expressément le chef de corps d’Orléans, qui lui demande l’attitude à adopter en cas de réquisition des gendarmes, « à ne rédiger aucun papier sur le sujet ». Sa réponse sous-entend manifestement qu’il ne souhaite pas donner de consignes écrites. Pourtant, depuis le mois de février 1944, les échelons subordonnés rendent compte à la Direction des exécutions capitales auxquelles des gendarmes ont été amenés à participer. Aux échelons hiérarchiques inférieurs, certains officiers tentent d’opposer des arguments réglementaires, mais ils se voient invariablement rappeler le devoir d’obéissance du militaire. Devant ce choix de conscience, la majorité obtempère, parfois sous la menace ; seule une minorité refuse. L’historien Bernard Mouraz, ancien chercheur au Service historique de la Gendarmerie nationale (SHGN), a recensé, de février à juillet 1944, la tenue de onze cours martiales qui ont condamné à mort un total de 80 résistants et de droit commun, fusillés par des gendarmes avec le concours de membres de la Garde ou des GMR. De ces onze cours martiales, le chef d’escadron Benoît Haberbusch, docteur en histoire affecté au Service historique de la défense (SHD), à Vincennes, et spécialiste de l’histoire de la Gendarmerie, a extrait trois cas de figure
- 5 Moine (André), La déportation et la Résistance en Afrique du Nord (1939-1944), Paris, Éditions Soc (...)